Carnivore sublime

Un silence de mort lourd et

Oppressant envahit la pièce écarlate

Les ombres flambent

Je caresse leur échine

La main delicate lève le voile

Macule du dormant meurtri

Force insidieuse et dévorante

Elle scrute mon visage

Une lueur meurtrière attisée par ceux qui me stigmatisaient enfant bâtard

Mon regard s'est fige, un pâle sourire camoufle la fureur qui bout en moi

Sans pouvoir réfréner les émotions démentes qui m'habitent

La peau écarlate et cuisante du dormant

Garde le souvenir de la caresse de son maître,

Attendant de tomber dans les bras d'une mélancolie silencieuse

Le masque de ma raison a volé en éclats

Carnivore sublime

Le cerbère se réveille dans l'humidité de la sueur et de l'urine

Ton coeur est à l'aurore

Passionnément je te hais

A me perdre dans ta suave noirceur

Quand viennent les moissons précoces

Lors de ta métamorphose

Les tyrans arrachent les appârats et goûtent ta viande

Sous ton regard qui m'émascule

Mais si je te contiens,

Nous marcherons dans les copieux charniers

Qui subsisteront apres notre révolte

Acheminés par ce désir abject

La réalité ne sera jamais assez pour moi