L'orgue des amoureux
Un vieil orgue de Barbarie
Est venu jouer l'autre jour
Sous ma fenêtre, dans la cour
Une ancienne chanson d'amour
Et pour que rien, rien ne varie,
Amour rimait avec toujours.
En écoutant cette romance
Qui me rappelait le passé,
Je crus que j'en avais assez
Mais comme hélas, tout recommence,
Tout hélas a recommencé,
Tout hélas a recommencé.
Je t'ai donné mon cœur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en chur,
Est à toi pour la vie.
C'est pourtant vrai, lorsque j'y pense,
Que je l'aimais éperdument
Et que jamais aucun amant
Ne m'a causé plus de tourments,
Mais voilà bien ma récompense
D'avoir pu croire en ses serments.
Il a suffi d'une aventure
Plus banale en vérité
Pour qu'un beau soir, sans hésiter,
Il obéit à sa nature.
Je ne l'avais pas mérité.
Je ne l'avais pas mérité.
Je t'ai donné mon cœur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en chur,
Est à toi pour la vie.
Que pouvons-nous contre nous-mêmes?
Chacun de nous suit son chemin.
C'est le sort de tous les humains
Mais ceux qui vont main dans la main
En se disant tout bas "je t'aime"
Devraient songer aux lendemains
Sur une triste ritournelle
Dont l'écho s'est vite envolé.
L'orgue à la fin s'en est allé
Et, pardonnant à l'infidèle,
J'ai chanté pour me consoler,
J'ai chanté pour me consoler.
Je t'ai donné mon cœur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en chur,
Est à toi pour la vie.
Je t'ai donné mon cœur, je t'ai donné ma vie.