Marie la Française

Oh, mon Paname, que tu es loin

Pour les filles de mauvaise vie,

Et que la Seine était jolie

Sous le soleil du mois de juin,

Sous le soleil du mois de juin.

Au fond du vieux Sidney,

Sous le pont du chemin de fer,

On vient de faire son affaire

A Marie la française.

Faut pas s'en étonner

Car, avec les matafs,

Dès qu'ils sont un peu pafs

Vaut mieux planquer son pèse.

Quatre-vingt-cinq dollars,

Ça s' claque un soir de bringue

Quand on vient d'accoster.

Après deux mois sans femmes

Ils n' pouvaient pas savoir

Qu'elle était assez dingue

De mettre ça d' côté

Pour revoir Notre-Dame.

Oh, mon Paname, que tu es loin

Pour les filles de mauvaise vie

Et que la Seine était jolie

Sous le soleil du mois de juin,

Sous le soleil du mois de juin.

Au cimetière de Sidney,

Un pasteur, en passant,

Marmonne avec dédain

Une prière anglaise.

Faut pas s'en étonner:

Chez les gens bien pensants,

Tout le monde se fout bien

De Marie la française.

Seule une petite vieille

Continuera de croire

Qu'avec un homme très chic

Sa fille est mariée

Et les jours de soleil,

Dans sa rue Rochechouart,

Pensera qu'aux Amériques

Marie l'a oubliée...

Oh, mon Paname, que tu es loin

Pour les filles de mauvaise vie

Et que la Seine était jolie

Sous le soleil du mois de juin,

Sous le soleil du mois de juin.