Une enfant

Une enfant, une enfant de seize ans,

Une enfant du printemps

Couchée sur le chemin...

Elle vivait dans un de ces quartiers

Où tout le monde est riche à crever.

Elle avait quitté ses parents

Pour suivre un garçon, un bohème

Qui savait si bien dire "je t'aime".

Ça en devenait bouleversant,

Et leurs deux cœurs ensoleillés

Partirent sans laisser d'adresse,

Emportant juste leur jeunesse

Et la douceur de leur péché.

Une enfant, une enfant de seize ans,

Une enfant du printemps

Couchée sur le chemin...

Leurs cœurs n'avaient pas de saisons

Et ne voulaient pas de prison.

Tous deux vivaient au jour le jour,

Ne restant jamais à la même place.

Leurs cœurs avaient besoin d'espace

Pour contenir un tel amour.

Son présent comme son futur,

C'était cet amour magnifique

Qui la berçait comme d'un cantique

Et perdait ses yeux dans l'azur.

Une enfant, une enfant de seize ans,

Une enfant du printemps

Couchée sur le chemin...

Mais son amour était trop grand,

Trop grand pour l'âme d'une enfant.

Elle ne vivait que par son cœur

Et son cœur se faisait un monde,

Mais Dieu n'accepte pas les mondes

Dont il n'est pas le Créateur.

L'amour étant leur seul festin,

Il la quitta pour quelques miettes.

Alors, sa vie battit en retraite

Et puis l'enfant connut la faim.

Une enfant, une enfant de seize ans,

Une enfant du printemps

Couchée sur le chemin

... morte ..!

Aaaah ...