Chanson Bohème
Les tringles des sistres tintaient
Avec un éclat métallique,
Et sur cette étrange musique
Les zingarellas se levaient.
Tambours de basque allaient leur train,
Et les guitares forcenées
Grinçaient sous des mains obstinées,
Mêmes chansons, les mêmes refrains.
Mêmes chansons, les mêmes refrains.
Tra la la la...
Les anneaux de cuivre et d'argent
Reluisaient sur les peaux bistrées;
D'orange ou de rouge zébrées
Les étoffes flottaient au vent.
La danse au chant se mariait,
La danse au chant se mariait,
D'abord indécise et timide,
Plus vive ensuite et plus rapide,
Cela montait, montait, montait, montait!
Tra la la la...
Les Bohémiens, à tour de bras,
De leurs instruments faisaient rage,
Et cet éblouissant tapage
Ensorcelait les zingaras.
Sous le rhythme de la chanson,
Sous le rhythme de la chanson,
Ardentes, folles, enfiévrées,
Elles se laissaient, enivrées,
Emporter par le tourbillon!
Tra la la la...