Fatima

À force de d'mander pardon, le Ciel m'a pardonné

Le soir j'enchaînais deux tafs, car les couches c'est pas donné

J'me penchais sur ton berceau, j'me nourrissais d'ta lumière

Et comme elle venait du ciel, honore le nom d'ta grand-mère

Il a fallu assumer, alors je prenais sur moi

Pas d'resto, pas d'ciné. 900 euros par mois

Plus d'argent à compter, très peu d'gens sur qui compter

Ta grand-mère était pauvre et ton père n'est pas diplômé

On a choisi d'te garder, sans jamais hésiter

J'ai dit "Au revoir le parquet, bonjour la maternité"

Quelles que soient les épreuves, quels que soient les dangers

J'me rappelle qu'un matin, pour moi tout a changé

Depuis ce fameux matin, impossible à décrire

Où je t'ai pris dans mes bras, je t'ai regardée sourire

Je t'avais tellement rêvée, je t'ai tout de suite aimée

Ce jour un homme a changé

Depuis ce fameux matin, impossible à décrire

Où on t'a pris dans nos bras, où tu nous a vus sourire

On t'avait tellement rêvée, déjà neuf mois qu'on t'aimait

Ce jour un ange est né

S'ensuit des jours meilleurs

Ohoh oh, oho oho

Ohoh oh, oho oho

Ohoh oh, oho oho

Ce jour un ange est né

Ta mère a su rester forte, elle mit d'côté le lycée

Face aux galères de toutes sortes, échange poussette et cahiers

On vivait dans un studio, sans enceintes, sans micro

Pas d'argent pour le resto, ta mère n'est pas une michto

Dans un salon sans plasma, sans lecteur DVD

Mais j'l'ai jamais vue se plaindre, elle faisait les courses à Ed

Vrai qu'on menait une vie simple, on s'baladait sur les Champs

J'la voyais baisser l'regard devant la boutique Longchamp

Cours par correspondance, entre deux couches Pampers

Ta mère est une femme forte, une reine, une ghetto déesse

J'me rappelle tes premiers pas, elle t'a appris à marcher

Et tu trouveras dans ses bras ce que nul ne pourra t'acheter