Dimanches En Italie

Tu as un sourire qui sent la fumée grise,

Ça te met un peu de rêve au fond des yeux,

Toute la journée,

Tu restes enfermée

À user tes vieux disques;

Il fait froid chez toi

Comme au fond d'une église,

Il fait froid chez toi,

Jusqu'au fond de tes bras

Autour de ton lit,

Malgré les bougies

On dirait qu'il fait nuit;

Je vais te faire

Des dimanches en Italie.

Accroche toi bien aux branches,

Ça y est, on est parti,

À ta gauche la Madone,

À ta droite, c'est Vérone,

C'est là qu'ils sont morts d'amour,

Juliette et son Puceau,

Je vais te faire

Des dimanches en Italie.

Les chemins de Rome, mènent à ton lit,

Ton pauvre sourire est là qui me méprise,

Tu me dis toujours que je parle comme eux,

Comme ces faux curés, qui s'en vont prêcher

Les petits noirs d'Afrique.

La bonne parole, elle est sous ma chemise,

Dis-tu, en montrant tes dentelles sans joie,

Ton ventre qui broyé du noir comme toi,

Mais qui ne chante pas,

Je vais te faire

Des dimanches en Italie,

Accroche toi bien aux branches,

Ça y est, on est parti,

Malgré les mots que tu me causes,

Les mots que tu me moroses,

Écoute la chanson

Qu'il chante le type à la radio.

Je vais te faire

Des dimanches en Italie,

Agrippe le bois de ton lit,

Je vais te faire

Des dimanches en Italie,

Accroche toi bien aux branches,

Ça y est, on est parti.

Un vers de la Botticcella

Un petit coup de violonccelli,

Le Saint Père lui-même nous a bénit,

Incognito.

Sur le Boeing de tes hanches,

On est parti, pour tout

Un dimanche en Italie.